Prochaine exposition
Sculptures de Jean-François LEMAIRE
"Alchimie du Verre"
du 7 Novembre au 21 Décembre 2024
Cours et Stages Sculpture, Moulage, Verre, Bronze à la cire perdue: voir "actualités"
« La passion c’est un drôle de truc ! Il faut bien l’avouer, personne n’a un plaisir naturel à s’exposer à de telles températures, à poser une matière à 1000° dans le creux de la main, la peau simplement isolée par un journal mouillé, ou encore à balancer des charges de 15kg au bout d’une canne. Je suis devenu frileux en exerçant un métier du feu, mais la flamme de ma passion brûle toujours autant. Voire plus qu’hier ».
Patrick Crespin.
Coup de foudre.
Passionné par les arts graphiques, Patrick Crespin suit à Paris les cours de la célèbre école Estienne de 73 à 77. Son temps libre, il le passe à la bibliothèque des Arts et Métiers où il découvre le verre. C’est la révélation : il deviendra verrier.
En 1977 il se fait donc engager à la cristallerie de Souvigny, au grade le plus bas de la confrérie des verriers. Un an après, il quitte la manufacture avec le titre de souffleur. Puis, 3 ans durant, il approfondit la connaissance et les différentes techniques de son métier dans le nouvel atelier d’Alain Guillot. 6 mois au Canada, dans une verrerie spécialisée dans la confection de verres à pied, parachèvent sa formation initiale. Début 1980, il allume son propre four dans un atelier près de Limoges, où il produit de la gobeleterie et autres verreries utilitaires. En 1985, il ouvre à Bessines-sur-Gartempe un atelier plus grand, avec 4 compagnons, et se spécialise dans la fabrication de luminaires Arts Nouveaux de haute qualité. Il y développe parallèlement la gravure à l'acide et devient un spécialiste de la restauration des pièces anciennes. Une maîtrise qui lui permet de créer des pièces en employant la technique dite du « graal » (des pièces décorées dans la masse du verre).
Des clients prestigieux.
La proximité de Limoges, haut lieu de la porcelaine et de l’émail, lui fait s’intéresser à ces Arts du feu. Il expérimente le mélange des différentes techniques et réalise des pièces avec des émailleurs de renom pour des clients prestigieux : Pierre Cardin, Maxim’s, Crazy Horse, Perrier Jouet, Régine….
En 1997, il remporte aux Etats-Unis un vif succès avec sa collection "Nymphéas", des boites en verre en forme de fruits et de légumes. Depuis, de grandes galeries américaines présentent ses créations : Corning, Gump's,...
En 2006, Patrick Crespin se lance dans une collection résolument contemporaine, pleine de couleurs joyeuses et de transparences lumineuses : Chrysalide.
Sources d'inspiration.
Sportif, curieux et aventurier dans l’âme, Patrick Crespin part chaque année depuis plus de 20 ans à la rencontre des peuples. Il descend fleuves et rivières en canoë aux quatre coins du monde et explore des lieux impénétrables : Grand nord canadien, Nouvelle Guinée, Mongolie…
Des voyages qui constituent une source d'inspiration inépuisée. Ainsi, sa première série de pièces uniques a pour thème le peuple Nouba. Et sa dernière collection « Chrysalide », qui révèle un amour profond de la nature sauvage, doit beaucoup aux paysages qu'il a récemment découverts au fin fond de la Sibérie...
«Un souffleur de verre, c'est comme un joueur de flûte, mais au lieu d'écouter la mélodie, on la regarde». Jean Cocteau.
Le verre est une matière noble aux propriétés mystérieuses et surprenantes. Une matière que les Hommes ont commencé à apprivoiser il y a plus de 5000 ans, probablement dans l'Égypte Antique. Translucide jusqu'à la transparence, coloré ou parfaitement opaque, rigide mais ô combien fragile et délicat, le verre ne se discipline pas sans effort.
Restructuration de la matière.
L'atelier du maître verrier est semblable à celui du magicien ; l'artisan s'y agite à l'abri des regards. C'est le lieu confidentiel où s'opère la transformation d'une composition de matériaux amorphes et désordonnés en objets incandescents, vivants et mouvants. Cette restructuration fondamentale de la matière se réalise en portant cette composition à sa température de fusion, au delà des 1000 degrés. Les fours dégagent une chaleur sèche et âpre dans l'atelier.
Nécessaire alchimie.
C'est dans cette atmosphère particulière que le maître verrier livre son combat avec le verre pour lui donner les forme, texture et aspect imaginés à tête reposée. Un combat noble - à l'instar des arts martiaux - dans lequel il est nécessaire de bien connaître son adversaire pour anticiper ses mouvements, utiliser sa force, son énergie. Un combat où les armes – cannes à souffler, pinces et taloches en bois recouvertes de papier journal mouillé - sont rudimentaires. Parce que le savoir-faire prime sur les outils.
Chaque création nécessite une alchimie parfaite entre la force et la délicatesse, la tension et la souplesse, le physique et le mental.