Du 11 Mai au 24 juin 2023 à la Galerie ARTES.

Comme Héphaïstos ses métaux, Xavier Brisoux forge ses mailles. Comme un sculpteur, il taille ses volumes. Le créateur pousse la maille dans ses retranchements techniques pour en faire un métier d’art à part entière.

Xavier Brisoux a été formé à la prestigieuse Central Saint Martins de Londres où il a obtenu son master MA Fashion knitwear.

Il travaille d’abord pour Anne Valérie Hash dont il devient le styliste maille pour les collections de prêt-à-porter et pour les pièces de défilés. Il collabore avec la créatrice parisienne pendant huit ans. Il déploie ensuite les forums de Knitwear Solutions pour le salon textile Première Vision. Il est donc en charge de la définition de la tendance pour la maille pendant huit saisons et il créé tous les modèles qui sont exposés sur le forum du salon et qui sont développés par les exposants de la section maille.

Il aide à la construction de collections de maille avec d’autres marques (Pic de Nore, marque développée par le tricoteur Regain, Arthur Avellano, …) tout en développant ses propres collections de prêt-à-porter.

Dernièrement, sa recherche l’amène à créer un concept intitulé Maille Haute-Sculpture qui consiste à modeler des volumes en maille qui peuvent être considérés comme des objets/sculptures ou qui peuvent venir se poser sur le corps.

A l’aide d’une tricoteuse manuelle, il a mis au point une technique spécifique de tricotage qui nécessite la main humaine. Chaque boucle est tricotée et ensuite remontée à la main sur son aiguille donnant de la densité au tricotage. Pour créer les formes, il met des mailles en attente pendant qu’il tricote les autres. Xavier Brisoux se fixe comme challenge technique de fabriquer ses pièces d’un seul tenant. Comme Pénélope, et par un jeu d’aller-retour du travail en cours allant de la machine au mannequin ou à la structure métallique, le créateur tricote, détricote, retricote.

Fasciné dans son enfance par les mythes grecs et les comics américains, Xavier Brisoux exprime à travers ce projet l’univers foisonnant qu’il s’est façonné et qu’il enrichit d’autres inspirations, comme les arts primitifs, les profondeurs maritimes, les armures ancestrales japonaises, le travail de plissé de Madame Grès, l’esthétique de H.R Giger. Autant de références assumées, parfois fortuites mais évidentes. Chaque sculpture tricotée s’incarne par un fil, une couleur, un volume qui lui est propre. Elle devient entité poétique, tel un personnage mythologique, un animal totem, un fantasme futuriste ou un héros extra planétaire. En créant ces pièces qui font référence au passé et au futur, il s’agit d’assumer la contradiction du primitif et de l’avant-gardisme. Les frontières du textile et de l’art se brouillent, le fil devient architecture, la sculpture se fait parure de corps. Il s’agit ici de décloisonner le textile, la mode, la sculpture, la décoration d’intérieur en autorisant les perméabilités.

Avec cette technique, Xavier Brisoux réalise des vêtements, véritables armures cocons, et des objets tels ses totems, ou ses pièces murales.

Depuis le début de sa carrière le travail de Xavier Brisoux a suscité l’intérêt :

En 2006 il gagne la première édition du concours belge Vitrine Pour un Designer sous la présidence de Olivier Strelli.

En 2008, il est sélectionné comme finaliste du Woolmark Prize et son travail est exposé au Palais de Tokyo sous l’œil de Sonia Rykiel.

En 2018, il gagne le prix de la ville de Montrouge dans le cadre du festival MiniArtextil.

En 2020 il est sélectionné comme finaliste pour le festival international de la mode de Hyères où huit de ses créations défilent.

En 2022 il devient lauréat des Ateliers d’Art de France en remportant le concours national après avoir gagné le jury régional des Hauts de France.

Son travail est régulièrement exposé dans les galeries ou musées. Une exposition personnelle lui est dédiée en février 2023 à la Villa Cavrois, chef d’œuvre architectural de Mallet Stevens situé à côté de Lille. Il a aussi exposé au musée de La Piscine, à la Cité dentelle Mode de Calais, au musée de Bougoin-Jailleu, …

Xavier Brisoux participe depuis 2020 à des salons prestigieux tels que Révélations, Maison&Objet et Maison D’exceptions au sein de Première Vision. Cela l’amène à travailler avec des architectes, des décorateurs d’intérieur et avec des marques de Haute Couture ou de luxe.

La presse grand public et la presse spécialisée se font l’écho de son parcours régulièrement et plusieurs livres consacrés à la maille ou à la mode lui ont fait une place dans leurs pages.

Nouer des histoires, reboucler le temps, remailler les paradoxes : tricoter l’unique. Voilà le parti pris du créateur.